05 juin 2024
« Rassembler en un même lieu, entreprises, start up, chercheurs et enseignants du supérieur, c’est faciliter les échanges par plus de proximité entre ces acteurs, et donc favoriser l’innovation, source de développement d’un secteur essentiel à l’économie régionale », a rappelé Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, le 1er février, lors de l’inauguration du nouveau Technocampus Alimentation. « L’agroalimentaire est en effet le premier secteur industriel régional. L’esprit du lieu repose donc sur le principe du partage des savoirs, des énergies, des intelligences académiques et industrielles, au profit de l’essor d’une économie mutualisée. Cette dynamique efficace a déjà fait ses preuves dans les domaines des composites, de l’industrie navale et de l’énergie marine, et de la réalité virtuelle avec trois autres Technocampus. Aujourd’hui, le secteur de l’agri-alimentaire peut également bénéficier de cet effet d’entrainement, et c’est une opportunité à saisir pour notre territoire et ses acteurs. »
Situé à proximité de l’Inra, d’Oniris et de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, ce bâtiment de 2 200 m2 représente une remarquable vitrine de la filière agroalimentaire régionale. L’opération immobilière s’élève à 5 millions d’euros, dont près de 4,2 millions financés par la Région des Pays de la Loire, 1,2 millions attendus de l’Union Européenne via les fonds FEDER et 950 000 euros de Nantes Métropole.
Après Composites (Bouguenais), Smart Factory (Montoir-de-Bretagne) et Océan (Bouguenais), c’est donc le quatrième bâtiment Technocampus à voir le jour sur le territoire.
Aider les industriels à produire l’alimentation de demain
« Centre de transfert et de développement, le Technocampus Alimentation a pour ambition de renforcer la compétitivité de cette filière, premier secteur industriel régional, en facilitant l’accès à l’innovation et en soutenant le développement d’activités à haute valeur ajoutée, afin d’aider les industriels à produire l’alimentation de demain », souligne Lydie Bernard, vice-présidente de la Région en charge de l'agroalimentaire. « Car l’enjeu est de taille : améliorer l’alimentation d’une population en forte croissance, en respectant la qualité, le goût, la nutrition et la santé, et en proposant un mode de consommation pratique à des prix accessibles. »
Depuis décembre dernier, le Technocampus abrite les entreprises Capsulae, Foodinnov Development, Weenat, le centre technique Tecaliman, ainsi que des organisations professionnelles et structures d’appui de la filière, dont les associations LIGERIAA, Cap Aliment, Valorial en Pays de la Loire, les IFRIA Pays de la Loire et Bretagne. A terme, il hébergera également un bureau Végépolys et des start-ups de la filière.
Tous sont en lien avec les industriels régionaux de l’agroalimentaire, à qui ils sont en mesure de proposer une large gamme de solutions, en particulier pour leurs projets de recherche et développement (partenariat scientifique ou technique, montage de projets collaboratifs, information sur les soutiens publics envisageables).
Du confort, de la visibilité et des synergies
Exemple avec Capuslae, prestataire de services en recherche et développement, spécialisé dans la micro-encapsulation. Créée en 2006, l’entreprise était jusqu’alors hébergée chez Oniris, l'Ecole nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l'alimentation Nantes-Atlantique. « On attendait la concrétisation de ce projet avec impatience », confie Arnaud Picot, son directeur. « Les locaux correspondent tout à fait aux besoins que nous avions exprimés dès 2010 ! Jusqu’alors éparpillés un peu partout dans l’école, nous sommes désormais tous rassemblés au même étage. »
Capsulae dispose de 250 m2 dont 100 m2 de bureaux et 150 m2 pour ses quatre laboratoires dont un qui permet d’accueillir les équipements dit « petit pilote ».
« Ces locaux nous donnent du confort mais aussi de la visibilité. Ils vont nous permettre d’initier des projets collaboratifs, des synergies avec les entreprises et entités présentes sur le site, comme par exemple Tecaliman, avec qui nous ne travaillions pas jusqu’à alors, ou Foodinnov Development. De même, avec les pôles de compétitivité Valorial et Végépolys qui ont ouvert des antennes ici. Ce sera très positif en termes d’interaction avec les acteurs locaux et régionaux. Et pour nous, qui réalisons jusqu’à 60% de notre chiffre d’affaires à l’export, cela va nous aider à nous développer peut-être plus localement. »
« La connexion humaine est nécessaire »
Pour Raymond Doizon, président de Cap Aliment, et véritable cheville ouvrière de l’opération : « Même si les nouvelles technologies facilitent nos vies, elles ne remplacent pas la proximité entre les hommes et les femmes. A l’heure du numérique, la connexion humaine est absolument nécessaire. Il faut rapprocher chercheurs, trouveurs, scientifiques, sociologues, etc. Dans cette nouvelle économie, où l’on a besoin de développer nos savoirs, de partager nos expériences, de poursuivre la recherche, il était indispensable d’avoir un lieu qui permette à tous de se rencontrer facilement. Aujourd’hui, avec le Technocampus, nous disposons de beaucoup d’éléments favorables pour accélérer la recherche et l’innovation dans le domaine de l’alimentation. Je suis donc très satisfait que cet équipement ait pu voir le jour, et à la fois j’éprouve un sentiment de devoir et de responsabilité, car tout reste à faire. Charge aux acteurs de s’emparer de ce nouvel outil et d’en avoir un usage le plus efficient possible. Car sans la volonté politique de la Région des Pays de la Loire et de Nantes métropole, Technocampus Alimentation n’aurait jamais pu voir le jour. »