03 décembre 2024
Cette pratique – qui consiste, à l’occasion de la construction, réhabilitation ou extension d’un bâtiment public, à consacrer l’équivalent de 1% du coût des travaux à la commande ou l’achat d’une œuvre d’art – a en effet été créée en 1951. D’abord applicable aux bâtiments du Ministère de l’Education nationale, elle a ensuite été élargie à toutes les constructions réalisées par l’Etat, puis aux collectivités territoriales dans la limite des compétences qui leur ont été transférées par la décentralisation. Cette disposition concerne les œuvres d’art réalisées par des artistes vivants, quelle que soit leur forme d’expression, celles-ci étant ensuite intégrées à l’édifice ou à ses abords.
Nous vous proposons de découvrir la façon dont elle a été utilisée pour la construction de l’Hôtel de Région au début des années 1980. En réalité, la Région n’est pas concernée à cette époque par cette obligation. Alors en passe de devenir une collectivité territoriale de plein exercice, celle-ci prend cependant l’initiative de mettre en œuvre cette pratique, en réservant une somme pour l’acquisition d’œuvres d’art à intégrer à son futur bâtiment. Les dossiers de maîtrise d’ouvrage pour la construction de l’Hôtel de Région retracent les étapes de cette décision, puis du choix des artistes.
Dès septembre 1984, un courrier est transmis à ce sujet aux architectes maîtres d’œuvre Durand-Ménard-Thibault, indiquant qu’il paraît « souhaitable que cette construction de par son importance et sa qualité sur le plan architectural et sur le plan symbolique puisse recevoir un ou plusieurs éléments de décoration spécifique. Cette décoration permettrait de mettre en valeur les productions artistiques régionales en les insérant dans la vie quotidienne ». La Région demande aux architectes, « par analogie avec la procédure dite du 1% » de lui proposer « les formules et les thèmes qui permettraient à la Région de se doter d’une œuvre marquante (tapisserie, sculpture, peinture, etc.) bien intégrée à la décoration déjà envisagée ».
Un courrier du Ministre de la culture de février 1985 plaide d’ailleurs en faveur de cette procédure pour les nouveaux hôtels de Région, évoquant la réception par le ministère de courriers d’artistes souhaitant décorer ces bâtiments administratifs...
Une somme de 600.000 F TTC est réservée en juillet de la même année pour l’acquisition d’une œuvre d’art à installer dans ce qui est encore appelé à l’époque « l’Immeuble régional ». Le choix des types d’œuvres et des artistes se dessine dans les mois qui suivent, comme en témoigne ce compte rendu d’octobre 1985.
Si les portiques de François Morellet aux abords du bâtiment sont des éléments bien connus et bien visibles de cette partie de l’île de Nantes, la découverte de la sculpture envisagée pour la niche du hall d’honneur nécessite d’entrer dans le bâtiment. Nous vous proposons donc de découvrir cette œuvre à travers les documents conservés…
La conception de cette sculpture (dont il est souhaité qu’elle soit basée sur des jeux de lumière) est confiée à l’artiste nantais Eric Fonteneau en 1986, et consiste en 5 « vitrages feuilletés » de différentes dimensions, et « d’un sablage des motifs », suivant le croquis ci-contre présenté par l’artiste.
Voici la présentation faite par l’artiste dans la plaquette réalisée pour l’inauguration du bâtiment en janvier 1987 :
Sources et références des documents présentés :
- 35W 234-235 : construction de l’immeuble régional, 1% culturel (1984-1986) (Archives administration générale) ;
- 408PR 41 : plaquette réalisée pour l’inauguration de l’Hôtel de Région, 1987 (Archives Roger Boisseau).